Année 2008

COMITE BOSNIE MIR SADA ( Lyon )

9, rue Despeignes 69008 – LYON – 
Tél Fax Rép : 04 78 09 02 90 
e-mail : mir.sada.bosnie@gmail.com

Ass. Loi 1901 – Autorisation Préfectorale 1/36308
 – Compte Crédit Agricole n° 75257858000  Agence Lyon Roosevelt

 

 

Chers amis,

 

L’Assemblée Générale  2008 de notre Association se tiendra

Le Samedi 17 Janvier 2009 à partir de 17 h

À la Maison du Temps Libre à IRIGNY (69) , 19 rue du stade, (bus n°15)

Ce temps d'échange se poursuivra vers 20 h par un repas festif

( prix du repas 10 €, inscription par courrier ou couriel )

 

 

Les années passent, et au coeur de l'Europe la Bosnie tombe dans l'oubli. On peut même craindre que par l'effet pervers de l'arrestation de Karadzic, des milliers de petits criminels de guerre encore libres poursuivent désormais tranquillement leur vie, et que les politiques nationalistes ayant installé leur fond de commerce sur « la peur de l'autre » continuent à tirer  profit de la déroute économique et sociale du pays. Comment attirer l'attention européenne sur ce petit état balkanique où, 13 ans après la fin de la guerre, rien n'est résolu ? Dans la foulée de l'épuration ethnique le retour des populations dans leurs villages d'origine n'est pas assurée,  la démocratisation des institutions, l'éducation, les soins médicaux, le droit à la justice  demeurent inabordables pour une bonne partie de la population et  le fonctionnement de l'état reste embourbé entre ses références communistes et les règles définies  par Dayton qui a favorisé le morcellement ethnique des services de l'état, ne laissant ainsi aucune chance à l'émergence d'une « nation bosnienne ».

 

Dans les méandres administrativo-mafieux qui régissent les échanges commerciaux, chacun s'en sort comme il peut, faisant jouer ses relations et sa famille. Hormis les emplois de l'administration, peu de salariés sont déclarés et bénéficient d'un équivalent «retraite + assurance maladie». Bien sûr il n' y a pas d'assurance chômage. Chacun se débrouille avec ses propres forces, alors quand la maladie frappe... c'est une catastrophe. Par ailleurs, la culture locale laisse encore traîner dans les esprits un rêve d'emploi salarié garanti par l'état ! L'initiative privée est rare et pas encouragée. Bien plus, l'effondrement économique du pays a laissé inexploités des pans entiers de l'économie. Ainsi, la Bosnie qui est couverte de forêts, importe des meubles... les supermarchés proposent du miel et des produits laitiers slovènes alors que les producteurs de miel locaux longent les routes, et que les productions de lait sont exportées en Slovénie ! Comme le dit un ami de Mir Sada qui connaît bien le pays : la Bosnie est promise à un avenir brillant puisqu'elle a de l'eau en quantité, des paysages magnifiques, une agriculture encore vierge, et des habitants merveilleusement accueillants ! Il serait bon que les bosniens ne soient pas complètement pillés et  bénéficient un peu de ce «pays  de lait et de miel».

 

Dans ce contexte économique local plombé par la crise mondiale, les micro-projets économiques financés par l'ANAEM pour les familles qui rentrent de France après une tentative d'immigration, apportent un complément de revenu appréciable. Mirela MAROSLIC  travaille à ce programme depuis avril 2007 et soutient les porteurs de projet de sa compétence énergique. Il faut trouver comment utiliser au mieux les ressources de chaque famille et composer avec les handicaps : la non reconnaissance des compétences professionnelles, les exigences aministratives locales, l'impossibilité de faire enregistrer des entreprises dans certanes mairies... Après 20 mois de fonctionnement nous constatons que les projets agricoles sont souvent choisis par défaut, et qu'il faudrait ouvrir certaines fillières ( laine, poduits alimentaires, viande...) pour permettre plus de débouchés et favoriser un réel développement : notre petite équipe commence à imaginer une prochaine étape... investissement dans une petite entreprise, création d'un centre d'apprentissage... pourquoi pas ? ... nous cherchons des volontaires !

 

Depuis 2005, une marche commémorative est organisée pendant les 3 jours qui précèdent le 11 juillet. De Nezuk à Potocari, elle reprend le tracé en sens inverse de l'itinéraire pris par une majorité des hommes de Srebrenica qui ont pris la fuite sous le harcèlement des milices bosno-serbes. Acte de mémoire pacifique, cette marche a rassemblé cette année 2300 personnes, essentiellement des jeunes hommes bosniens, fils, neveux, cousins, ils mettent leurs pas dans ceux de leurs pères. Les organisateurs, aujourd'hui bosniens en majorité, conseillés par Ivar Petterson qui a eu l'initiative de cette marche en 2005, souhaiteraient donner à cet évènement au symbolisme fort, une dimension  nationale et européenne, afin que Srebrenica soit le lieu d'une mémoire collective sans frontières de langue ou d'appartenance communautaire.

 

Dans l'état de nos actions et de notre réflexion sur ce pays qui nous passionne, nous avons pensé qu'il était nécessaire de proposer une réflexion aux acteurs associatifs et aux citoyens qui s'intéressent à la Bosnie Herzégovine. Avec notre ami Ivar Petterson du Journal de Srebrenica à Genève, nous proposons donc  :

 

Les 28 et 29 Mars 2009 à Lyon,un colloque :

                       «Construire la citoyenneté locale et européenne»

 

L'objectif de ce colloque entre francophones et bosniens est de renouer des relations, d’échanger des points de vue et de développer de réels partenariats en valorisant les compétences et les qualités humaines qui existent en Bosnie.

Retenez la date, nous vous ferons parvenir le programme détaillé courant janvier.

 

Notre association poursuit son travail sur troix axes  :

le soutien aux personnes qui structurent la vie sociale ( enseignants, médecins, responsables d'associations…)

- l’aide au développement de l’éducation ( cette année 110 enfants sont parrainés par des familles françaises et bosniennes )

- la mise en place de micro-projets économiques

 

Voici  donc quelques nouvelles de nos actions…

 

Quelques uns parmi nous se réunissent le 1er mardi de chaque mois à Irigny pour  travailler aux différents projets :

Jasminka Basic, Claire Bene, Gisèle et Yves Brun,  Claudine et Michel Duchamp, Jean Louis KrafftIsabelle  Lacroix, François-Xavier Laurent, Maurice Leone, Jasna Marcour, Medina Maroslic, Sanela Nuhic, Anthony Pangnanouvong,  Nicole Perotti,  Denise Sabatier

                                                                                                                         

LES DEMANDEURS D'ASILE EN FRANCE : Certains, arrivés depuis 2004, attendent encore des réponses à d'ultimes recours... le temps est long et le découragement s'installe dans le contexte socio-économique actuel. Quelque familles, arrivées été 2004 sont naturalisées et s'intègrent bien. Claudine et Nicole font fonction de mères et de grands mères auprès de jeunes mamans  qu'elles réunissent le mercredi avec leurs enfants. Certains d'entre nous participent le deuxième mercredi de chaque mois de 19 à 20h à «un cercle de silence» Place des Terreaux à Lyon, pour protester contre les conditions faites par la France aux sans papier. 

                                                                                                              

LES PARRAINAGES : C'est un moyen très efficace et très sûr pour aider les enfants et leurs familles. Le circuit financier est parfaitement sécurisé et chaque filleul reçoit 40 € par mois, 10 mois par an grâce au travail fidèle de Mirela DZUBUR : Nous avons cette année 134 parrains français et bosniens qui financent les études de 111 enfants ou étudiants : 7 au camp de Jezevac, 19 à l'Ecole de Sanski Most, 53 au camp de Mihatovici, 21 étudiants de Srebrenica, 9 ailleurs en Bosnie et 2 en France. La formation est une priorité pour l'avenir des jeunes : Il nous faut rappeler souvent les critères que nous avons définis pour que ce projet éducatif ne se transforme pas en aide sociale systématique. La commission «parrainages» travaille fidélement à ce programme.

                                                                                                              

LES MICRO PROJETS ECONOMIQUES : Depuis Avril 2007 Mirela MAROSLIC travaille activement à cette mission. Anthony Pangnanouvong est venu la soutenir au cours d'un séjour volontaire de trois mois. Le Centre Culturel Français de Tuzla nous accueille dans ses locaux au centre de la ville. Plus de 150 familles ont pris contact,  53 projets ont été présentés à l'Ambassade de France et l'ANAEM et acceptés, 36 ont été financés. Après une période d'ajustement délicate avec l'administration française, le programme est reparti à un bon rythme. Nous espérons monter une cinquantaine de projets au cours de l'année 2009! Mirela sera présente à l'assemblée générale et vous partagera son dynamisme et sa passion pour son pays. Michel DUCHAMP, responsable de ce projet, imagine d'autres pistes de développement. Nous sommes soutenus pour cette action par nos fidèles partenaires : Forum Réfugiés et l'Ambassade de France qui s'investit beaucoup dans ce programme.

                                                                                                               

SANSKI MOST : les relations sont toujours très amicales avec les professeurs de l'école 7ème Korpus. A notre dernier passage ils avaient organisé une fête pour nous, les enfants de la classe de français que Mir Sada a financé pendant 4 mois se sont appliqués à nous démontrer leurs fragiles apprentissages... c'était très beau ! Notre ami Ibro Ceric, ex directeur de l'école, vieillit seul et handicapé.

 

PRIJEDOR : L'Association IZVOR poursuit son travail de recherche des disparus et sa collaboration avec les Tribunaux locaux. Leur petite équipe recueille les témoignages de ceux qui, au bout de tant d'années, acceptent de parler, et les assiste dans leurs démarches. Après trois années de présence dans cette ville ( Republique Serbe de Bosnie ) ils constatent que leur présence est tolérée et que leur travail n'est plus entravé. Mir Sada participe faiblement  à la location de leur bureau.

                               

KOZARAC  : La “maison de la paix” poursuit sa fonction de lieu de rencontres et de lien social., Emsuda et son équipe animent des groupes de parole et accueillent les femmes seules, les personnes âgées et les enfants de toutes provenances.  MIR SADA paricipe pour partie aux frais de fonctionnement.

 

Camp de MIHATOVICI : Comment appeler ce lieu de survie et d'abandon... combien de temps seront-ils considérés comme «réfugiés» tous ces êtres usés par le malheur ? Ils sont encore 800 à habiter là.... Fejzo Begovic, directeur de l'école et seule autorité morale du camp est toujours là, depuis 16 ans, avec son charisme et ses fragilités. Un nouveau «représentant des habitants» a été élu, il fait partie de la commission de sélection des enfants à parrainer. L'association Zemlja Djece assure l'encadrement des animations extra-scolaires que Mir Sada finance pour les 250 enfants du camp. La salle de sport est trop souvent vide, et Salih Avdic en assure le gardiennage, dédommagé par Mir Sada.

 

Région de BRATUNAC :  Claire Bené assure  les liens avec les familles déplacées depuis Grab Potok et avec les filleuls qui sont rentrés dans la région. Le Club Solidaire de l'Ecole de CHARLY rassemble 50 enfants et assure 2 parrainages au camp de Jézevac                                                                                                              

SREBRENICA : François-Xavier, Anthony et Nicole ont participé cet été avec 2300 personnes ( à 90 % bosniens ) à la «marche pour la paix» initiée par notre ami Ivar Petterson. Journées intenses en émotion, marquées par une fraternité humaine simple et généreuse. La commémoration du 11 Juillet au mémorial de Potocari fut exemplaire ... 30 à 40000 personnes recueillies dans un silence parfait, sous un soleil de plomb... ils étaient aussi nombreux en 1995... près de 400 corps étaient inhumés cette année. La ville se bat entre désir de mémoire et désir de vivre : un petit centre commercial aux décors exotiques a ouvert ses portes.... univers irréel dans cette ville lugubre...un festival de court métrage amateur était organisé fin octobre par La maison des jeunes et de la culture 
Un  filleul y a présenté son 1er film et les jeunes de l'université de Droit de Srebrenica étaient là dans un bâtiment glacé....

                                                                                          

A SARAJEVO, L'Ambassade de France, par le biais de son ambassadeur et de Mme Marie-Claire Bonnet, consul, ainsi que toute l'équipe «culturelle» sont des appuis efficaces et appréciés pour notre association. 
Mirela, Mimo et Mirna DZUBUR AGANOVIC, Vesna CENGIC sont fidèles à MIR SADA.

Nous demeurons liés à «Médecine France Bosnie», «Intersocial», «Enfants Europe Bosnie», «Mir Sada Bourgogne».

 

Nous remettons en main propre les financements que nous attribuons.Un reçu fiscal est envoyé à chaque donateur.

Les actions sont financées par vos dons,et par les marchés de Noël dont Gisèle Brun assure avec succès l'organisation

Un rapport financier détaillé sera remis au cours de l’Assemblée Générale du 17 janvier 2008.